L’attaque des petits prêts verts
Aussi : hausse des prix de l’énergie, baisse du bonus écologique, et tracteurs à louer…
NOS TRAVAUX
Magelan au Jour E de Bpifrance à Nantes
Bpifrance organise le Jour E, à la cité des congrès de Nantes, le 4 avril prochain. Le programme de l’évènement tourne autour de 4 thèmes : décarbonation, économie circulaire, ressources et énergie verte. Magelan sera sur place, pour une présentation intitulée Les pièges à éviter pour réussir votre transformation écologique. L’inscription est gratuite et elle vous permettra de croiser nos chères Raphaelle et Agathe. Voir le programme.
3 méthodes pour modéliser vos émissions financées
Si votre société de gestion investit dans des entreprises, et si ces entreprises émettent des gaz à effet de serre, alors votre comptabilité carbone doit rendre compte des émissions causées par vos investissements. C’est la loi. Mais comment comptabiliser les émissions d’entreprises que vous ne gérez pas directement ? Voir notre article.
Un webinaire sur les trajectoires de décarbonation
Le 26 mars prochain, à 11 h 30, nous serons en direct sur LinkedIn pour parler des trajectoires de décarbonation en compagnie de Traace, la plateforme des données carbone et RSE. Nous aborderons le lien entre trajectoires de décarbonation et déclarations environnementales — CSRD en tête. L’inscription est gratuite. Voir l’évènement LinkedIn.
ACTUALITÉS
Des prêts pour financer l’adaptation des entreprises
La chanson de prêt vert. 4 ans après avoir lancé le prêt garanti par l’État (PGE), le gouvernement vient d’annoncer la mise en place prochaine du prêt vert garanti par l’État (PVG), un crédit bancaire destiné à financer l’adaptation climatique des entreprises. Cette fois, ce ne sont pas les conséquences du Covid-19 qu’il s’agit d’atténuer, mais celles du changement climatique. Comment ça marche ? Comme leur nom l’indique, les PVG sont des prêts, c’est-à-dire qu’ils sont accordés par des banques — ou par Bpifrance. Les PVG ont aussi la particularité d’être garantis par l’État, c’est-à-dire que l’État s’engage à rembourser les banques au cas où une entreprise ayant bénéficié d’un PVG n’arriverait pas à rembourser son prêt. Ici, l’État ne joue donc pas le rôle de prêteur, mais celui de garant. Ce montage est censé encourager les banques à financer les entreprises, puisque les banques sont couvertes par la garantie de l’État en cas de défaut des entreprises emprunteuses. De leur côté, les entreprises y gagnent aussi, car elles peuvent financer des projets climatiques ambitieux sans devoir fournir des garanties disproportionnées. Le PVG s’inscrit dans la continuité du plan d’adaptation français, lancé en janvier dernier, au muséum d’histoire naturelle.
Finance ton quoi. Avec les PVG, les entreprises vont pouvoir isoler leurs bâtiments, repeindre leurs toits en blanc, ou améliorer leur gestion de l’eau. Tous les projets susceptibles de faciliter l’adaptation au réchauffement climatique sont éligibles au PVG, en théorie. Au total, le gouvernement annonce être en mesure de garantir l’équivalent de 2 milliards d’euros de PVG — soit 1,33 % de la somme mobilisée pour garantir les PGE. Le plafond du PVG est fixé à 2 millions d’euros par entreprise, avec une exception pour les entreprises industrielles, qui pourront emprunter jusqu’à 2,5 millions d’euros dans le cadre d’un PVG. À partir de quand les PVG seront-ils disponibles ? Ça dépend. Pour les PVG supérieurs à 200 000 €, vous pourrez vous adresser à Bpifrance à partir du mois de mars 2024. La banque publique devrait faire des annonces sur le sujet très prochainement. Pour les PVG inférieurs à 200 000 €, il vous faudra traiter avec votre banque directement — vous pourrez le faire à partir de juillet 2024. Et si vous ne savez pas trop à quoi vous allez devoir vous adapter, l’outil Géorisques vous permet de consulter les risques climatiques qui pèsent sur votre rue et votre commune.
Les entreprises face à la hausse des prix de l’énergie
Électrochoc tarifaire. Le Conseil d’analyse économique (CAE) a étudié les comptes bancaires de 110 000 entreprises de toutes tailles — des entreprises individuelles aux PME en passant par les TPE. L’objectif ? Voir si les dépenses d’énergie des TPE/PME ont augmenté depuis 2020. La réponse est oui. Entre 2020 et 2023, les dépenses d’énergie (gaz, électricité, carburant) des TPE/PME ont augmenté de 73 %. Dans le détail, les prix ont augmenté de 25 % en 2021, de 29 % en 2022 et de 7 % en 2023. En 2021 et 2022, c’est le gaz qui a tiré les prix de l’énergie vers le haut, avant que l’électricité ne se mette à jouer le rôle de locomotive haussière à partir de 2023.
Souvent facture varie. Si une hausse de 73 % en 3 ans semble énorme, ce chiffre recouvre en réalité des situations très contrastées. Et pour cause : les factures énergétiques peuvent varier d’une entreprise à une autre ou d’un secteur à un autre. Plusieurs facteurs expliquent ces variations. Parmi ces facteurs, on trouve : la date d’échéance du contrat d’énergie, la composition du mix énergétique de l’entreprise, ou encore son éligibilité au « bouclier tarifaire » gouvernemental. Pour ces raisons, les TPE de la santé ont par exemple moins souffert de la hausse des prix de l’énergie que les PME du transport. Quel que soit le secteur dont on parle, le CAE a calculé que les dépenses énergétiques des entreprises ne représentaient « que » 1,80 % de leur chiffre d’affaires en 2023 et en moyenne — le maximum revenant au secteur du transport où cette part atteint 7 %.
Baisse de l’aide à l’achat d’un véhicule électrique
Mardi maigre. Un décret publié au Journal officiel le 13 février dernier, jour de Mardi gras, a réduit de 1 000 € l’aide à l’achat de camionnettes électriques. Avant le 15 février 2024, vous pouviez bénéficier d’un bonus écologique de 4 000 € si vous achetiez une camionnette électrique pour votre entreprise. Depuis le 15 février, le fameux bonus est plafonné à 3 000 €, soit 1 000 € de moins. Et si vous pensiez contourner cette limitation en faisant acheter une voiture électrique particulière par votre entreprise, sachez que ce n’est plus possible non plus. Pour prétendre au bonus écologique, les personnes morales doivent acheter un véhicule utilitaire, comme une camionnette.
CHOSES VUES SUR INTERNET
À lire
Après le dévendeur, voici le dévoitureur. Brompton, le fabricant de vélos pliants anglais, prévoit de construire une nouvelle usine… dépourvue de places de parking. L’idée est d’encourager les employés comme les visiteurs à venir à pied, en autobus, ou à vélo. De son côté, le régulateur des transports britannique voit les plans de Brompton d’un très mauvais œil. road.cc (article en anglais)
L’Autorité des marchés financiers a publié un guide de survie destiné aux entreprises soumises à la CSRD. amf-france.org
Quand les salariés contribuent à la transition écologique de leur entreprise. theconversation.com
Un bon exemple de « risque physique » : en Californie, deux manoirs sont passés du statut de « vue mer imprenable » à « bientôt pris par la mer ». Et tout ça en l’espace d’une nuit. En cause : l’éboulement d’une colline causé par de fortes pluies. twitter.com (tweet en anglais)
Pour venir affronter le PSG au Parc des Princes (1–1), les joueurs du Stade Rennais ont pris le TGV à l’aller et au retour. Leur char à voile devait être en réparation. lequipe.fr
Les réserves de pétrole pourraient être plus conséquentes qu’on ne le croit, les compagnies pétrolières découvrant de nouveaux gisements chaque année. Pour sortir du fossile, il faudra sans doute compter sur un peu plus qu’une simple contraction de l’offre. polytechnique-insights.com
Les stations de ski françaises vont-elles survivre au réchauffement climatique ? Certaines mieux que d’autres, si l’on en croit la Cour des comptes. Et si vous vous posez la question, le « point Métabief » est atteint à la page 83. ccomptes.fr
L’agro-écologie peut-elle nourrir toute l’humanité ? Vert définit les termes du sujet et répond à la question. vert.eco
À écouter
Une édition du Nouvel esprit public consacrée au caractère « inévitable » de la transition écologique. lenouvelespritpublic.fr
Un entretien avec Raphaël Ménard, le co-créateur de l’exposition Énergies légères, exposition encore visible au Pavillon de l’Arsenal, à Paris, jusqu’au 17 mars 2024. podcasters.spotify.com
À tester
Louez un tracteur pour votre prochaine manifestation. tractomanif.com
À quoi ressemblera le sport professionnel en 2050 ? L’Équipe vous propose de vous mettre dans la peau du directeur du Tour de France pour le savoir. lequipe.fr
L’application Ecowatt peut maintenant vous envoyer une notification si l’électricité sera peu chargée en carbone demain dans votre région. Pratique si vous travaillez parfois depuis chez vous et que vous pouvez lancer vos appareils gourmands en énergie un peu n’importe quand. reseaux-energies.fr
DONNÉES
Vaste étude de l’INSEE sur le monde agricole français : revenus, émissions de gaz à effet de serre, part du bio. Tout y est ou presque. insee.fr
Si les prix de l’énergie ont augmenté partout en Europe, les aides gouvernementales n’ont pas été les mêmes dans tous les pays européens. Rexecode a comparé les effets que les aides ont eu dans quatre pays, dont la France. rexecode.fr
L’INSEE propose une méthode pour mesurer plus finement les émissions liées aux trajets entre le domicile et le travail. Vaste sujet, car ces trajets représentent 42 % des déplacements des personnes ayant un emploi. insee.fr
Le réseau de transport d’électricité français (RTE) vient de publier son bilan 2023. On y apprend que les émissions de gaz à effet de serre causées par la production d’électricité en France ont atteint en 2023 leur plus faible niveau depuis les années 1950 — avec 32g de CO2e/kWh. C’est 10 fois moins que l’Allemagne. rte-france.com
La consommation de gaz a baissé de 20 % entre 2021 et 2023 en France, pour atteindre son plus bas niveau depuis 1996 — avec 381 TWh en 2023. grtgaz.com
NOS CLIENTS
Morning
Le gestionnaire d’espaces de coworking Morning va accompagner 5 startups travaillant sur des questions énergétiques. Les entreprises retenues pour ce programme d’accélération développent toutes des produits ou des services permettant de réduire la consommation d’énergie des bâtiments.
Memo Bank
Memo Bank vient de lancer un compte rémunéré afin d’aider les PME à faire travailler leurs excédents de trésorerie — sans les bloquer. Les fonds placés sur ce nouveau compte, baptisé booster, sont rémunérés à hauteur de 3,12 % en ce moment et Memo Bank banque s’engage à ne financer ni le charbon, ni le gaz, ni le pétrole.
CITATION
“Out of some persistent sense of large-scale ruin, we kept inventing hope.”
— Don DeLillo, White noise, 1985.
Merci pour votre lecture. Prochain rendez-vous le 5 avril.